Respire pour ne pas mourir.
Mais quel est donc ce désir d’écrire ?
Décrire pour mieux sentir ce qui nous hante, ce qui nous pousse.
S’ouvrir parce que l’autre se ferme.
Mais quel est donc ce désir d’offrir ?
S’offrir. Elle monte au bout de mon bras. Elle monte, comme une fumée dans l’air immobile, comme une invraisemblance que la chaleur attire. Elle monte au bout de mes doigts. Elle ondule et respire, trop fort, trop vite, trop longtemps. Elle respire parce qu’elle se sent partir, parce qu’elle va jouir. Elle a perdu ce sourire absent, celui qu’elle avait juste avant. Elle est mon sexe qui la traverse, qui la transporte ; elle est ses fesses dans ma main ouverte, ses fesses offertes. Elle monte et son corps pèse. Elle monte et je la baise. Son regard s’est enfui. Il court, oublie la nuit, la vie. Elle monte et se renverse. Ses seins gonflent et j’inverse, dans son corps, la caresse. Bascule. Son bassin recule, cherche mes mains, mes clavicules. Elle tombe, je la transperce et sa bouche abandonne, dans le creux de mon cou, ses dents comme des promesses. Elle mouille, se perd, se colle, et je m’oublie aussi, comme saouler de ses alcools. Elle s’enroule, m’enrôle, me roule, me frôle, et je dérive sous son corps, entre ses rêves et ses fantasmes, entre les larmes des derniers spasmes. Et nos peaux confondues dans un ultime geste se mélangent et nous laissent, oubli très confortable de tout ce temps qui reste.
Lentement, je reviens de loin.
Respire, murmure-t-elle, j’ai encore tant de chose à te dire. Respire pour ne pas mourir.
Mais quel est donc ce besoin d’écrire ce que nos corps n’oublient pas ?
Allez, je vous laisse, pardonnez-moi.